A ma connaissance, la philosophie éducative de ce dernier se base sur les trois piliers suivants.
Le premier pilier s'enracine dans "l'homo dialogus" car "au commencement est la relation", et,
"toute vie réelle est rencontre"
Dans son livre Je et Tu (1923), Martin Buber distingue deux attitudes à l'égard du monde : la relation Je-Tu et la relation Je-cela. Ni le Je, ni le Tu et ni le cela n'existent séparément ; ils n'existent que dans la sphère qui les unit l'un à l'autre.
La relation Je-Tu permet à l'être humain d'accéderà une vie authentique par le biais d'une relation véritable où l'être s'engage tout entier avec "l'altérité de l'autre". L'autre est rencontré, reconnu et nommé comme un être singulier. Cependant, celui qui s'ouvre au dialogue prend le risque d'un rejet total.
A l'opposé de cette relation risquée, dans la relation Je-cela, le sujet établit un rapport instrumental avec l'autre : celui-ci est réifié (réduit à un consommable, jetable une fois qu'on en a plus envie). Ici, le Je monologue au cours d'une expérience "superficielle" des attributs extérieurs de l'autre. Ce Je vit une expérience intérieure insignifiante.
Selon Martin Buber, une personne ne peut vivre au sens plein du terme que dans la sphère interhumaine.
Ensuite, le second pilier s'enracine dans la "rencontre" pédagogique. Il s'agit de rencontrer l'autre en "le rendant effectivement présent" _ c'est-à-dire en pénétrant dans son "centre dynamique".
Cette "rencontre" pédagogique ne relève pas de l'empathie. En effet, aux yeux de Martin Buber, l'empathie consiste à se projeter dans l'autre, et à perdre ainsi sa spécificité ; le dialogue, en revanche, est le contraire de l'autolimitation _ c'est un élargissement du Je.
De plus, Martin Buber établit une distinction entre acceptation et confirmation dans une relation dissymétrique - pédagogique ou psychothérapique. Car il est évident que l'éducation ne peut accepter inconditionnellement l'élève tel qu'il est effectivement ; l'éducation ne peut procéder qu'en affirmant l'être "qu'il appelle à devenir depuis qu'il a été créé". La confirmation n'est pas nécessairement synonyme d'acquiescement, pas plus qu'elle ne dispense le maître du soin de guider son élève dans la "bonne direction".
En outre, la "rencontre" pédagogique peut être "source de guérison" si l'éducateur pratique "l'inclusion". Cette notion correspond à la capacité d'avoir conscience de soi tout en percevant "l'autre" dans sa singularité.
Ecoutons Martin Buber :
La relation Je-Tu permet à l'être humain d'accéderà une vie authentique par le biais d'une relation véritable où l'être s'engage tout entier avec "l'altérité de l'autre". L'autre est rencontré, reconnu et nommé comme un être singulier. Cependant, celui qui s'ouvre au dialogue prend le risque d'un rejet total.
A l'opposé de cette relation risquée, dans la relation Je-cela, le sujet établit un rapport instrumental avec l'autre : celui-ci est réifié (réduit à un consommable, jetable une fois qu'on en a plus envie). Ici, le Je monologue au cours d'une expérience "superficielle" des attributs extérieurs de l'autre. Ce Je vit une expérience intérieure insignifiante.
Selon Martin Buber, une personne ne peut vivre au sens plein du terme que dans la sphère interhumaine.
Ensuite, le second pilier s'enracine dans la "rencontre" pédagogique. Il s'agit de rencontrer l'autre en "le rendant effectivement présent" _ c'est-à-dire en pénétrant dans son "centre dynamique".
Cette "rencontre" pédagogique ne relève pas de l'empathie. En effet, aux yeux de Martin Buber, l'empathie consiste à se projeter dans l'autre, et à perdre ainsi sa spécificité ; le dialogue, en revanche, est le contraire de l'autolimitation _ c'est un élargissement du Je.
De plus, Martin Buber établit une distinction entre acceptation et confirmation dans une relation dissymétrique - pédagogique ou psychothérapique. Car il est évident que l'éducation ne peut accepter inconditionnellement l'élève tel qu'il est effectivement ; l'éducation ne peut procéder qu'en affirmant l'être "qu'il appelle à devenir depuis qu'il a été créé". La confirmation n'est pas nécessairement synonyme d'acquiescement, pas plus qu'elle ne dispense le maître du soin de guider son élève dans la "bonne direction".
En outre, la "rencontre" pédagogique peut être "source de guérison" si l'éducateur pratique "l'inclusion". Cette notion correspond à la capacité d'avoir conscience de soi tout en percevant "l'autre" dans sa singularité.
Ecoutons Martin Buber :
"Le maître qui se sent offensé par ses élèves est un piètre éducateur, car il n'a pas conscience qu'il doit comprendre ses élèves alors que ceux-ci sont incapables de le comprendre."
Par ailleurs, la "rencontre" pédagogique présuppose l'instauration d'une distance entre soi et l'autre. L'art d'enseigner consiste à doser la distance entre le maître et l'élève afin de maintenir la discipline tout en favorisant le dialogue.
Bref, l'enseignement en soi n'éduque pas : c'est avant tout par son comportement, par son être même que l'enseignant éduque _ dès lors qu'il est effectivement présent et disponible.
Enfin, le troisième pilier de cette philosophie éducative s'enracine dans le rôle de l'éducateur. Celui-ci a pour fonction de filtrer, de sélectionner, de faire le tri dans les différents messages transmis par l'environnement. Ainsi, l'enfant peut mettre de l'ordre, donc du sens, dans les réalités chaotiques qu'il perçoit. Ce rôle de l'éducateur s'oppose à la "vieille" représentation du maître qui, tel un "entonnoir", déverse passivement son enseignement sur les élèves, eux-mêmes passifs.
La mission de l'éducateur moderne est d'influencer ses élèves à travers le partage, mais non de s'immiscer dans leur vie. Ainsi, l'éducateur transfert les forces constructives de l'univers dont l'enfant a besoin pour forger sa personnalité.
Pour conclure, Martin Buber oppose une volonté purement égocentrique de se réaliser à l'accomplissement de soi fondé sur l'engagement et la responsabilité sociale.
Source : article de Kalman Yaron, paru dans la revue trimestrielle d'éducation comparée de l'UNSESCO, en 1993.
Par ailleurs, la "rencontre" pédagogique présuppose l'instauration d'une distance entre soi et l'autre. L'art d'enseigner consiste à doser la distance entre le maître et l'élève afin de maintenir la discipline tout en favorisant le dialogue.
Bref, l'enseignement en soi n'éduque pas : c'est avant tout par son comportement, par son être même que l'enseignant éduque _ dès lors qu'il est effectivement présent et disponible.
Enfin, le troisième pilier de cette philosophie éducative s'enracine dans le rôle de l'éducateur. Celui-ci a pour fonction de filtrer, de sélectionner, de faire le tri dans les différents messages transmis par l'environnement. Ainsi, l'enfant peut mettre de l'ordre, donc du sens, dans les réalités chaotiques qu'il perçoit. Ce rôle de l'éducateur s'oppose à la "vieille" représentation du maître qui, tel un "entonnoir", déverse passivement son enseignement sur les élèves, eux-mêmes passifs.
La mission de l'éducateur moderne est d'influencer ses élèves à travers le partage, mais non de s'immiscer dans leur vie. Ainsi, l'éducateur transfert les forces constructives de l'univers dont l'enfant a besoin pour forger sa personnalité.
Pour conclure, Martin Buber oppose une volonté purement égocentrique de se réaliser à l'accomplissement de soi fondé sur l'engagement et la responsabilité sociale.
Source : article de Kalman Yaron, paru dans la revue trimestrielle d'éducation comparée de l'UNSESCO, en 1993.
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